Eventrations

Qu’est-ce qu’une éventration ?

Définition

On appelle éventration l’issue d’un viscère, entouré du péritoine, à travers une ancienne incision chirurgicale. Elles peuvent donc être de siège et de taille variable.

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Eventration médiane

1: muscle grand droit abdominal

2: muscles obliques de l’abdomen

3: péritoine

4: sac d’éventration

5: peau

6: intestin extériorisé dans l’éventration

Eventration : causes et symptômes

Elles entraînent fréquemment une gêne ou des douleurs, se présentent sous la forme d’une voussure en regard de la cicatrice et augmentent progressivement de taille jusqu’à devenir disgracieuses ou invalidantes. Elles peuvent, comme les hernies, s’étrangler.

 

En cas d’éventration très volumineuses, la peau peut s’abîmer avec des ulcérations et un risque d’infection du sac d’éventration et de son contenu.

 

Le risque d’éventration augmente avec la taille de l’incision (il y en a moins après une chirurgie par coelioscopie), s’il y a eu une infection de la plaie en post opératoire ou si le patient a repris une activité physique ou le port des charges lourdes trop tôt.

 

Plusieurs autres situations propres au patient peuvent augmenter ce risque, en particulier tout ce qui augmente la pression intra abdominale comme l’obésité ou les problèmes respiratoires (asthme…), certaines maladies diminuant la vitesse de cicatrisation (diabète) et le tabac.

Eventration : quel traitement ?

Il est fortement recommandé de les réparer.

 

L’évolution naturelle d’une éventration est d’augmenter de taille. On a intérêt à les réparer le plus tôt possible car plus une éventration est volumineuse, plus sa réparation est complexe, longue et à risque de complications (hématomes…).

 

Parfois, si on attend trop, le volume des viscères passant à travers l’orifice d’éventration est tel que leur réintégration dans la cavité abdominale est impossible. Il peut être nécessaire dans ce cas de retirer une partie des organes extériorisés (sinon il y a un risque de complication rare et grave appelé syndrome d’hyperpression intra abdominal aboutissant, si on ne réouvre pas la cicatrice, à un blocage de la fonction urinaire).

 

Dans la majorité des cas, on va réparer la paroi en utilisant une prothèse (“plaque”) afin de diminuer le risque de récidive. Il s’agit d’une treillis synthétique (filet), non résorbable, que l’on va positionner au contact des plans musculaires afin que ceux-ci se fixent dessus (la prothèse va jouer un rôle semblable à l’armature métallique d’un béton armé).

 

Une cure d’éventration est souvent une intervention douloureuse.

 

En cas d’éventration étranglée ou infectée, la réparation s’effectue habituellement sans pose de prothèse. Cette réparation est moins solide, avec un risque important de récidive.

 

Certains ont proposé d’utiliser dans ce cas de figure  des prothèses dites biologiques (à résorption lente, d’origine animale). Ce type de réparation doit encore être validé par des études scientifiques compte tenu des incertitudes d’efficacité et de leur coût très important.

Déroulement de la cure d’éventration

Ces interventions sont le plus souvent réalisées par laparotomie (en « ouvrant » le ventre). Lorsqu’elles sont de petite taille, on peut envisager de les réparer sous coelioscopie.

 

Il y a deux principes dans la réparation d’une éventration. Premièrement, il faut reconstituer l’anatomie normale de la paroi musculaire (les muscles ont tendance à se rétracter). Deuxièmement, il faut renforcer la paroi avec la pose d’une prothèse.

 

Pour pouvoir placer la prothèse au bon endroit, on est souvent obligé de réaliser de larges décollements entre les plans musculaires, source d’hématomes ou d’écoulement de liquide lymphatique, eux même source d’infection. Il faut donc souvent laisser en place un système de drainage quelques jours.

 

Les douleurs post opératoires et le fait d’utiliser des drains font que les patients sont hospitalisés quelques jours.

Les résultats

En l’absence de mise en place de prothèse, le taux de récidive peut atteindre 50% dans les études médicales. La mise en place d’une prothèse permet de faire diminuer ce risque à quelques pourcents.

Les risques et complications

Les risques de ces interventions souvent longues et parfois complexes ont été expliqués plus haut.

 

En résumé, il faut retenir qu’elles peuvent entraîner :

– des risques d’hématome ou d’hémorragie.

– des douleurs de la paroi abdominale, le temps que celle-ci s’assouplisse, parfois des douleurs chroniques d’autant plus fréquentes que le patient a été opéré de multiples fois.

– des infections, rares, mais graves si on a mis en place une prothèse (nécessité de la retirer, avec alors un risque majeur de récidive de l’éventration).

– des risques de syndrome d’hyperpression intra abdominal ou de difficultés respiratoires, rares et survenant après la réparation de volumineuses éventrations.

– enfin, comme après toute chirurgie, il existe un risque de thrombose veineuse profonde (phlébite ou embolie pulmonaire), de rétention d’urine nécessitant la pose d’une sonde urinaire (chez l’homme, du fait de l’utilisation de morphine pour calmer les douleurs).

 

Dans tous les cas, votre pathologie, son traitement et ses risques de complication vous seront expliqués. Vous serez orientés vers la technique plus adaptée à votre cas.

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