Le SADI-S (single anastomosis duodeno-ileal bypass with sleeve gastrectomy) est une intervention associant une sleeve gastrectomie à une dérivation intestinale. Il s’agit d’une technique récente amenée à se développer et à s’intégrer dans l’arsenal des interventions de chirurgie de l’obésité.
Pour pouvoir bénéficier d’un SADI-S, il faut avoir les critères demandés par l’HAS : un IMC suffisant, avoir eu un suivi nutritionnel et psychologique et avoir réalisé tout le bilan nécessaire. Ceci est vrai pour toutes les interventions de chirurgie bariatrique.
On débute l’intervention en retirant une partie de l’estomac comme on le ferait lors d’une sleeve gastrectomie, puis on sectionne le duodénum (partie débutante du petit intestin), juste après le pylore (muscle qui sépare l’estomac de l’intestin). On repère la jonction entre le colon et la fin du petit intestin (iléon). La longueur d’intestin grêle assurant l’absorption des aliments (anse commune) est mesurée en partant de la fin du petit intestin.
Elle est comprise entre 2,5 et 3,5 mètres. Cette longueur est choisie en fonction des caractéristiques du patient (âge, pathologies associées, IMC…). L’anse iléale est ensuite anastomosée (raccordée) au duodénum, juste en aval du pylore.
Elle associe une intervention restrictive (sleeve) à une intervention malabsorptive (dérivation intestinale).
Il existe un effet hormonal associé, en agissant sur les cycles des hormones régulant la satiété, la glycémie…
Elle peut être considéré comme une variante de la dérivation bilio-pancréatique (technique peu réalisé actuellement car entraînant beaucoup de complications nutritionnelles post opératoires et réservée à de rares cas de super obésité).
Bien qu’il y ait une part importante de restriction dans cette intervention, le mécanisme recherché pour permettre d’augmenter l’amaigrissement est la malabsorption (en effet, la sleeve réalisée est un peu plus large qu’une sleeve classique, ce qui assure probablement un peu plus de confort digestif initialement).
On peut espérer une PEP de 75 à 80% avec cette intervention, avec un taux de complication post opératoire similaire à une sleeve ou un by pass en Y.
La malabsorption va entraîner un peu plus de diarrhée (et de risque de carence ou de dénutrition) qu’avec un by pass en Y, mais avec un amaigrissement sans doute un peu plus important.
Du fait de la conservation du pylore (qui fonctionne comme la pompe à injection d’un moteur de voiture et distille ainsi les aliments petit à petit dans l’intestin) on supprime les risques de dumping syndrome (parfois invalidant) que l’on peut voir avec le By pass en Y.
Il s’agit sans doute d’une intervention très intéressante pour les patients ayant d’importantes co-morbidités métaboliques (diabète…), sans reflux, pour lesquels on recherche un amaigrissement important ou pour les patients en échec de sleeve sans reflux (reprise de poids).
La supplémentation en vitamines et sels minéraux est indispensable, à vie, ainsi qu’un suivi nutritionnel rigoureux, afin de prévenir les carences et les risques de dénutrition. En l’absence de supplémentation, les carences sont constantes et potentiellement graves (voir chapitre by pass).
Les complications de cette intervention sont celles de la sleeve (hématome, hémorragie, fistule), du by pass (fistule anastomotique) et les risques de thrombose veineuse profonde, pouvant survenir lors de toute chirurgie mais plus fréquentes chez les patients obèses (voir chapitres sleeve et by pass).
Il est fréquent d’avoir de la diarrhée avec cette intervention ce qui témoigne de la malabsorption. Un traitement peut être donné pour la limiter.