La vésicule biliaire est un petit « sac » appendu sous le foie, raccordé au canal cholédoque par un petit canal (canal cystique) et dont le rôle est de stocker entre les repas la bile produite par le foie. Au moment des repas, elle se contracte et expulse la bile dans le début de l’intestin (duodénum). La bile aide à la digestion des graisses.
La vésicule est fréquemment le siège de calculs. Ils sont fabriqués dans celle-ci, leur origine est le plus souvent alimentaire (excès de graisses animales…) et parfois génétique (drépanocytose…).
Si leur présence seule dans la vésicule n’est pas une indication opératoire (ils sont souvent découvert par hasard lors de la réalisation d’une échographie), en revanche, dès qu’ils commencent à être symptomatiques (douleurs) et à plus forte raison en cas de complication (cholécystite, hydrocholécyste, pancréatite aigüe…), il est impératif de retirer la vésicule pour éviter une complication qui peut parfois être gravissime (allant exceptionnellement jusqu’au décès du patient).
Les symptômes classiques d’une colique hépatique (douleur d’origine biliaire) sont l’apparition d’une douleur épigastrique brutale et intense (dans le creux de l’estomac) ou sous costale droite. Cette douleur irradie (se projette) en hémi ceinture dans le dos ou vers l’omoplate droite. Elle peut s’accompagner de nausées ou de vomissements. Elle dure quelques minutes à quelques heures et survient souvent le soir ou la nuit. Elle disparaît aussi vite qu’elle est apparue. Toute douleur ne cédant pas en moins de 6h doit faire suspecter une complication et nécessite une consultation en urgence.
Le plus souvent, il s’agit de douleurs moins intenses mais localisées dans le creux épigastrique ou sous les côtes à droite, après les repas, surtout s’ils sont gras. Parfois il n’y a que des nausées, un point douloureux fixe dans le dos voire des douleurs ressenties à gauche. Avant de proposer une intervention au patient, il convient alors d’éliminer toutes les autres causes possibles par des examens sanguins et d’imageries pour ne pas retirer la vésicule de façon excessive. Si après tous ces examens, l’origine la plus probable des symptômes est la vésicule biliaire, une intervention (qui a de faible risque de complication par rapport aux risques de la maladie) est proposée au patient.
Vésicule biliaire normale :
1: vésicule biliaire normale
2: foie
3: estomac
Cholécystite aiguë :
1: cholécystite aiguë
2: adhérences inflammatoires
Hydrocholécyste (calcul enclavé dans le canal cystique entrainant une hyper sécrétion de liquide par la vésicule) :
1: hydrocholécyste, vésicule gonflée contenant une bile décolorée ne pouvant s’évacuer, du fait d’un calcul coincé dans le canal cystique
Il existe d’autres indications à retirer la vésicule biliaire, plus rares comme la découverte de polypes dans la vésicule ou l’existence d’une vésicule calcifiée (vésicule porcelaine, à risque de cancérisation).
Cette intervention de chirurgie digestive et viscérale, appelée cholécystectomie, s’effectue dans la très grande majorité des cas sous cœlioscopie et le plus souvent en ambulatoire.
Elle consiste à retirer la vésicule après avoir fermé et sectionné l’artère et le canal cystique.
Le risque de complication est faible mais parfois grave (plaie biliaire survenant dans 1% des cholécystectomies, hémorragie ou hématome), favorisé par les anomalies anatomiques fréquentes dans cette région ou une intervention faite en urgence (infection).
Plus fréquemment, on note l’apparition en post-opératoire immédiat de douleurs intenses dans les épaules, cédant en quelques jours, du fait de l’injection de gaz dans l’abdomen lors de la coelioscopie.
Il n’y a habituellement pas de conséquence à vivre sans vésicule biliaire ni de régime alimentaire après cette opération.
On peut néanmoins voir de temps en temps une accélération du transit (diarrhée), le plus souvent transitoire ou un dégoût pour certains aliments.
1: canal cholédoque
2: vésicule biliaire
3: foie
4: duodénum
5: pédicule cystique
1: ganglion de l’artère cystique
2: artère cystique
3: canal cystique
1: mise en place de clips métalliques sur le canal cystique
1: canal cystique sectionné
2: artère cystique
1: lit vésiculaire une fois la vésicule retirée
2: clip sur l’artère cystique
3: clips sur le canal cystique
Vésicule mise dans un sac avant d’être retirée